La commande passée par le gouvernement à l’économiste Olivier Sudrie lors du forum « Perspective » était claire : explorer des voies pour sortir d’un modèle « à bout de souffle », comme l’a souligné Louis Mapou lors de l’ouverture de l’événement.
Dans ce contexte, il est essentiel d’investir dans les filières naturelles pour diversifier l’économie et atteindre ces objectifs. Laurent Chatenay, collaborateur d’Adolphe Digoué, en charge de l’économie au gouvernement, a présenté un diagnostic partagé résultant d’une consultation des acteurs économiques. Parmi les priorités identifiées, figurent la réduction des inégalités et le renforcement de la cohésion sociale, ainsi que la transition énergétique du secteur nickel, le développement de l’insertion régionale et la protection de la biodiversité.
Olivier Sudrie a rappelé la nécessité de rompre avec la dépendance de la Nouvelle-Calédonie vis-à-vis de la dépense publique, soulignant que les inégalités réduisent l’effet multiplicateur de cette dernière et que le développement endogène de l’économie ne résout pas les problèmes de compétitivité.
Pour l’économiste mandaté par le gouvernement, la Nouvelle-Calédonie doit ainsi amorcer le virage vers la productivité, considérée comme la principale source de croissance des pays développés. Parmi ses propositions, on retrouve l’instauration d’une CCS (Contribution Calédonienne de Solidarité) progressive avec un taux différencié en fonction du niveau de revenu, ainsi que la baisse progressive des sur-rémunérations.
En favorisant les filières naturelles, telles que l’agriculture durable, les énergies renouvelables ou la valorisation des ressources naturelles, la Nouvelle-Calédonie pourrait développer de nouveaux secteurs économiques résilients, moins soumis aux fluctuations des marchés internationaux, et promouvoir une économie plus diversifiée et compétitive. Cela permettrait également de préserver l’environnement, de renforcer la durabilité des activités économiques et de répondre aux enjeux globaux tels que le changement climatique.